La pandémie de Covid-19 a-t-elle modifié les façons de travailler ?
Solenne Muret - Absolument ! Le confinement a développé l’utilisation d’outils jusque-là sous-exploités comme la visioconférence et les espaces numériques de travail partagés. Il a aussi influé sur les relations de travail, de très nombreux salariés se retrouvant chez eux, loin de leurs collègues. Les managers ont été obligés de favoriser l’autonomie et de faire confiance. La confiance est sans doute le maître-mot de cette expérience ! En trois mois, on a gagné au moins cinq ans en termes de déploiement du télétravail. Les collaborateurs en ont découvert les bons côtés, notamment un certain confort de travail avec des heures de transport en moins. Ils ont pris conscience de l’importance de l’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle. Petit à petit, le distanciel a mis en exergue les limites de la réunionite. Il a fallu mettre en place une meilleure organisation pour mieux communiquer." Les managers ont été obligés de favoriser l’autonomie et de faire confiance. La confiance est sans doute le maître-mot de cette expérience ! "
Solenne Muret, formatrice pour AFNOR Compétences
Que faire de ce changement à présent que les salariés retournent sur leur lieu de travail ?
Solenne Muret - Aujourd’hui, on ne peut pas reprendre les vieilles habitudes, comme si de rien n’était. La présence physique doit être justifiée. Les salariés sont donc en attente d’engagements forts de la part de leur hiérarchie. Les entreprises qui ont le mieux passé la période se sont appuyées sur l’intelligence collective et l’agilité : comment faire évoluer le mode collaboratif et la transversalité en entreprise ? Cela passe par la confiance, la posture du manager. Ceci n’est pas propre à la pandémie, qui a juste accéléré le mouvement.
Quelles sont les nouvelles exigences managériales ?
Solenne Muret - Les managers se doivent désormais de développer leur leadership, de créer de nouvelles relations avec les collaborateurs et leur hiérarchie, et d’agir pour accompagner, motiver et fidéliser les talents. Il s’agit de casser le modèle de management pyramidal, totalement dépassé. Pour cela, il faut partir de l’existant, faire un diagnostic, puis améliorer touche par touche. On part du positif et capitalise dessus pour avancer, et l’on crée ainsi un effet-papillon. C’est une démarche appréciative qui crée une dynamique positive, puisqu’on valorise ce que l’on fait bien. Ces nouvelles attentes sont liées au sens et à l’engagement, qui font partie de la responsabilité sociétale (RSE), devenue un levier de l’innovation managériale. Or un collaborateur qui trouve du sens à son travail sera plus impliqué.
Est-il important pour les managers de se former à ces nouvelles exigences ?
Solenne Muret - C’est essentiel pour qu’ils deviennent des acteurs de l’évolution ! Avec d’autres collègues, j’anime des formations sur deux jours en ce sens pour AFNOR Compétences : management à distance, conduite du changement, prise de poste du manager et management agile. Nous avons aussi créé le Cercle des facilitateurs, un accompagnement sur six mois de managers basé sur l’intelligence collective, fort de douze modules, de séances collectives et de séances de co-développement professionnel.
Se former en management et efficacité professionnelle avec AFNOR Compétences… https://competences.afnor.org/gammes/management-et-efficacite-professionnelle
©DR Solenne MURET,
formatrice pour AFNOR Compétences,
facilitatrice en démarche RSE et cofondatrice du Cercle des facilitateurs