Métrologie et Laboratoires
27/02/2023 15:58:35

Microbiologie des aliments

La microbiologie alimentaire permet de contrôler la présence ou non de bactéries, moisissures sur les aliments. Indispensable, pour s’assurer que le consommateur ne tombera pas malade ou que les aliments destinés aux animaux sont sains. De récentes affaires médiatisées ont montré qu’en laboratoire comme en usine, la rigueur était de mise. Les compétences sont pointues, il faut se former. Entretien avec Philippe Caillaud, consultant-formateur.

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En quoi les méthodes de mesure mises en œuvre en microbiologie alimentaire sont-elles différentes d’autres secteurs d’activité ?

Philippe Caillaud - Dans le secteur de la microbiologie des aliments, il existe des méthodes quantitatives mais aussi des méthodes d'analyses qualitatives, par exemple, la méthode de recherche Salmonella. Pour une méthode qualitative, le laboratoire va devoir vérifier ou déterminer la limite de détection (dite LOD50) en fonction de matrices selon le plan d'expérience recommandé par la norme volontaire NF EN ISO 16140 partie 3 de 2021. Cette norme propose de vérifier ou déterminer des performances de méthodes quantitatives adaptées aux matrices de la microbiologie des aliments.

Dans ce secteur, une nouvelle version de la norme NF EN ISO 19036, publiée en 2019, définit de nouvelles exigences de calcul des incertitudes en prenant en compte les composantes liées aux sources d'incertitudes dues au laboratoire, aux types de matrice, à la distribution des colonies de l'échantillon analysé avec éventuellement la prise en compte de l'étape de confirmation. De plus en plus, le laboratoire doit mettre en place un contrôle qualité interne spécifique à la microbiologie des aliments de nature à compléter le contrôle qualité externe par comparaison inter-laboratoires. On compte 600 laboratoires participants en microbiologie alimentaire, on ne retrouve pas un tel nombre pour d’autres types de mesures.

Pourquoi de telles différences ?

Philippe Caillaud - Ces différences proviennent des calculs qui doivent traiter des résultats de comptage et non des mesures continues, des méthodes alternatives ou commerciales qui ne sont pas toujours des méthodes de référence et de la classification des matrices indiquées dans les normes. En d’autres termes, en microbiologie alimentaire, on va compter des colonies là où pour d’autres analyses, on est dans la mesure (d’un signal par exemple). En microbiologie des aliments, la loi de Poisson est très souvent utilisée alors qu’en chimie, la loi la plus courante est celle de Gauss.

Quels référentiels conseillez-vous de bien connaître ?

Philippe Caillaud - Les référentiels à maîtriser sont la norme NF EN ISO 16140, dans ses différentes parties, pour la validation de méthode, et la norme NF EN ISO 19036 sur les calculs des incertitudes. Ils sont au programme de la formation « Validation de méthodes analytiques et estimation des incertitudes de mesures en microbiologie des aliments », que je conseille à tout professionnel du secteur de suivre chez AFNOR Compétences. Cette formation est construite autour de trois thèmes : la validation des méthodes, surtout qualitatives (présent/non présent), la notion d’incertitude mieux exigée, et le contrôle qualité.

Pour en savoir plus sur la formation : https://competences.afnor.org/formations/validation-de-methodes-analytiques-et-estimation-des-incertitudes-de-mesures-en-microbiologie-des-al