Appelées à communiquer davantage sur leur performance, leur préparation face aux risques de toutes natures et sur leurs impacts sociaux et environnementaux, les entreprises en viennent à intégrer la qualité dans leur stratégie globale. Une renaissance pour cette fonction apparue dans les années 1980 ! Dans une enquête intitulée « Les métiers cadres porteurs en 2022 », publié en février 2022, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) en constate l’effet sur le marché de l’emploi : les métiers de qualité apparaissent à la 10e place des 16 familles de métiers ayant donné lieu à plus de 8 000 offres d’emploi en 2021. Avec 9 242 offres, cette famille de métiers, composée d’intitulés de postes comme « responsable qualité », « ingénieur qualité » et « chargé.e de qualité », talonne ainsi les métiers de la conduite de travaux (9 650), les métiers du recrutement et de la gestion de carrière (9 408) et les métiers du management administratif et financier (8 583).
Les métiers de la qualité dans le top 10 des recrutements en 2021
Ce dynamisme s’explique par le fait que la fonction qualité se transforme, s’élargit à d’autres thématiques et revient au centre des enjeux dans les entreprises. Exit, le temps où la qualité s’apparentait à du contrôle industriel, en bout de chaîne, pour vérifier la conformité du produit. Le qualiticien ou la qualiticienne des années 2020 ne fait plus du tout ça. Entre temps, les années 1990 et leurs vagues de crises sanitaires, ébranlant la confiance des consommateurs, avaient déjà redéfini une première fois la place donnée à la qualité dans l’entreprise. L’intérêt croissant pour la fiabilité et la sécurité a ainsi pris le pas sur le contrôle de conformité, dans un objectif de compétitivité et d’image de marque. Et voilà les métiers de la qualité transformés une première fois, s’emparant de l’univers de la relation client.
Des métiers qui se transforment
Une période qui a aussi permis à la fonction de s’incarner dans des postes précis, aux contours bien définis, à une place bien précise dans l’organigramme. Cela, à la faveur de la publication des normes volontaires internationales ISO 9001 (1987) et ISO 14001 (1996). Des modes d’emploi utiles pour savoir comment gérer la qualité et l’environnement dans l’entreprise, qui nécessitent une personne à temps plein dans l’organigramme. Personne à qui incombe éventuellement aussi la mission d’organiser un audit de certification, dans une logique d’amélioration continue.
Plus les années passent, plus la qualité se fait multi-visages. La fonction intègre aujourd’hui souvent des thématiques connexes comme la RSE ou la sécurité et la santé au travail. Arrivent alors dans l’escarcelle du responsable qualité ou QSE de nouvelles normes ISO sur la sécurité de l’information (ISO/IEC 27001), sur l’anti-corruption (ISO 37001) ou encore sur le management de l’énergie (ISO 50001). Cette qualité au champ élargi n’est alors plus l’affaire d’un seul homme ou d’une seule femme, mais celle de chacun et chacune dans l’entreprise. « Ce n’est plus le fait de quelques managers charismatiques, mais bien une démarche globale demandant des changements individuels profonds », confirme Sandrine Piquet, consultante-formatrice pour AFNOR Compétences. Pour autant, il faut un coordonnateur, et ce coordonnateur, il faut le recruter, dûment formé !
Un glissement sémantique
Ce coordonnateur devient le diffuseur de ce qu’il est convenu d’appeler désormais la culture qualité. Culture qui est amenée à se diffuser à tous les étages de l’entreprise, à la faveur d’une réglementation imposant de nouveaux garde-fous en termes de développement durable, d’écoconception, d’éthique, de protection des données numériques, etc. Le responsable qualité voit son rôle de gardien de la conformité s’étendre, l’invitant à changer de posture. Ou plutôt, à ajouter à celle consistant à piloter les processus celle consistant à diffuser les bonnes pratiques et à s’assurer de l’adhésion de tous.Effet-miroir, l’intitulé de la fonction évolue : technicien, qualiticien, ingénieur, auditeur, chef de projet, responsable qualité et enfin, manager qualité. Autant d’intitulés qu’on retrouve dans les 9 200 offres d’emploi identifiées par l’APEC sur l’année 2021. Face à des parties prenantes de plus en plus regardantes, le manager qualité est perçu comme un facilitateur et un promoteur des changements engagés par l’organisation. Un sacré gain d’image pour ce métier au départ perçu comme assez austère !
La qualité, créatrice de valeur…
Reconnue comme l’un des leviers majeurs de la performance globale, la qualité a désormais une place de choix dans les instances de décision des entreprises en quête d’un modèle d’activité toujours plus vertueux. Une grosse moitié des professionnels interrogés dans notre enquête « Parcours Croisés » sur les carrières QSE 2021 disent siéger au comité de direction. 47 % management hiérarchiquement, avec 6 collaborateurs en moyenne sous leur responsabilité.Et si processus, bonnes pratiques, maîtrise des risques et amélioration continue constituent toujours un socle permanent, l’appropriation de la nouvelle qualité et son déploiement font tout le sel du manager, qui doit désormais mener sa mission de façon élargie : mettre en commun les connaissances, les compétences et les moyens pour ainsi créer un alignement harmonieux à tous les niveaux de l’entreprise. La qualité est vue comme un moteur de fonctionnement plus fluide et plus souple. Et le manager qualité comme une personne ressource, pivot des transformations dont toutes les entreprises ont besoin.
… Et pourvoyeuse d’emplois innovants
Le big data, l’intelligence artificielle et bien d’autres innovations continueront de remodeler la fonction qualité. Les outils ouvriront de nouveaux horizons et c’est toute la chaîne de responsabilités qui en sera profondément transformée. Les 9 242 offres d’emploi recensées par l’APEC en sont un premier indice. Si les entreprises s’entourent d’experts rompus aux exigences normatives, elles veillent aussi à doter d’un œil qualité d’autres fonctions supports : ressources humaines, DSI ou encore achats. Et cela, en prêtant une attention particulière aux soft skills. « Les candidats à la fonction doivent être d’éternels curieux car la curiosité sera une compétence de demain, entraînant dans son sillage l’écoute, l’esprit critique, le bon sens, la remise en question de soi », explique Sandrine Piquet sur Linkedin.La qualité n'est donc pas seulement une affaire de bon sens, d'outils et de normes ; c’est aussi un état d'esprit, une aptitude au changement et une méthode qui impliquent tous les acteurs de l'entreprise. Pour endosser cet habit ainsi remodelé, il faut se former, et 60 jours ne sont pas de trop : AFNOR Compétences vous propose un parcours métier certifiant en 420 heures en blended learning, conduisant à une certification de personnes. Prochaines rentrées : septembre 2022 et janvier 2023.
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